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CE QUE CACHE LE DISCOURS CONTRE LES « CONSPIRATIONNISTES »
CE QUE CACHE LE DISCOURS CONTRE LES « CONSPIRATIONNISTES »
L’État contre la République
Publié par Kevin Barrett le 31 mai 2015
On lui refuse l’entrée au Canada en
raison de son livre controversé sur Charlie Hebdo
Ce vendredi, après avoir fait un
discours devant 400 personnes à la mosquée de la Wayne State University à Detroit,
j’ai essayé d’entrer au Canada.
Le sujet de mon discours était
« vérité contre hypocrisie ». J’ai encouragé les Musulmans à vaincre
la guerre contre l’Islam – une campagne génocidaire qui a coûté la vie à au
moins quatre millions de Musulmans depuis 1990 – en révélant la vérité sur les
coups montés qui sont ceux qui la créent et la perpétuent.
Le modèle de tous les coups montés
était le 11 septembre. Et le plus grand coup monté récent était Charlie Hebdo –
une opération conjointe du Mossad-DCCI menée à Paris le 7 janvier dernier.
J’ai joué un rôle en aidant à révéler
le coup monté de Charlie Hebdo en direct, et en publiant : We Are NOT
Charlie Hebdo : Free Thinkers Question the French 9/11 (Nous ne sommes PAS
Charlie Hebdo : des libres-penseurs mettent en doute le 11 septembre
français) moins de trois mois plus tard. Ce livre a fait l’objet d’attaques
répétées de l’ADL et même du Président français.
Vendredi en début de soirée j’ai
traversé l’Ambassador Bridge en direction du Canada. Dans mon van se trouvait
un lit, quelques vêtements et des effets personnels, et environ 75 exemplaires
de We Are NOT Charlie Hebdo. Pendant le week-end il était prévu que je
participe à un déjeuner à London, en Ontario, avec des gens intéressés par le
livre. Puis je devais faire un discours lors d’un rassemblement à Toronto en
l’honneur de l’Imam Khomeiny. Mais le
régime canadien de Mr Harper dominé par les Sionistes ne l’entendait pas de
cette oreille.
Les
Sionistes qui dirigent le Canada attendaient d’entrer en action. Ils avaient
déjà prévu de déclencher des protestations potentiellement violentes contre
l’évènement de Toronto où je devais m’exprimer. Le journal local dans la
mouvance sioniste, yorkregion.com publia un article clairement destiné à
inciter à la violence :
Des
centaines de personnes se préparent à protester contre l’hommage à l’Ayatollah
L’article
citait une marionnette sioniste appelant à l’émeute :
Tarek
Fatah, un militant politique, écrivain et éditorialiste d’origine pakistanaise,
a appelé hier les manifestants à « faire quelque chose pour votre pays et
l’avenir de vos enfants. Nous avons besoin de nous dresser contre ces monstres
médiévaux … Bottons le cul à ces supporters de Khomeiny. »
L’article
note également avec satisfaction que l’actuel Ministre de la Défense du Canada
et la Ligue de Défense Juive (JDL) – un des groupes terroristes les plus
notoires et brutaux au monde – sont sur la même ligne, même si la JDL est une
organisation terroriste selon le FBI.
Mais
Jason Kenney, le ministre de la défense du Canada et un autre politicien prévu
pour participer à la manifestation, voient les choses différemment. Il a fait
part de sa préoccupation dans les médias sociaux la semaine dernière :
« Il
est déroutant de voir tout le monde au Canada rendre hommage à la dépravation
meurtrière de la dictature de l’Ayatollah Khomeiny. »
La Ligue
de Défense Juive du Canada et le B’nai Brith du Canada protestent également
contre cet évènement.
« B’nai
Brith, qui représente la communauté juive traditionnelle du Canada, croit en
une société tolérante et pluraliste respectueuse de tous les citoyens »,
selon le Directeur général Michael Mostyn.
Donc
l’actuel Ministre de la Défense du Canada égale la terroriste JDL égale B’nai
Brith – et ils sont tous « tolérants », « pluralistes » et
« respectueux » alors qu’ils se préparent à « botter le
cul ».
Le
double langage Orwellien est arrivé au Canada … tout comme le « restreignons
la liberté d’expression pour honorer la liberté d’expression » est arrivé
en France après Charlie Hebdo et le « ils haïssent nos libertés, donc
abolissons la liberté » est arrivé en Amérique après le 11 septembre.
Comme
l’a dit Orwell, s’ils arrivent à vous faire accepter des contradictions sans
que vous protestiez et à vous faire croire que deux plus deux font cinq, alors
ils vous ont eu.
En tout
cas, il semble que les autorités canadiennes, à savoir le consortium JDL-B’nai
Brith-Ministère de la Défense, n’avait aucune intention de me laisser entrer au
Canada pour parler du coup monté de Charlie Hebdo.
Lorsque
je me suis présenté au poste de douane à Windsor en Ontario, j’ai eu droit à un
accueil normal … jusqu’à ce que le garde-frontière regarde mon passeport.
Brusquement il est devenu hostile.
« Qu’est-ce
que vous avez dans votre van ? »
J’ai
commencé à répondre : « Des vêtements, des effets personnels »
« Pourquoi
ne répondez-vous pas à ma question ?! » a aboyé le garde-frontière.
« Je
réponds à votre question »
« Je
réponds à votre question », a ironisé le garde-frontière. « Est-ce
que vous vivez dans votre van ? Etes-vous sans domicile fixe ?
Pourquoi n’avez-vous pas de travail ? D’où tirez-vous vos revenus ? Allez-vous
vous infiltrer au Canada et vivre comme une personne sans domicile ? Qui
allez-vous rencontrer au Canada ? Où allez-vous être domicilié ?
Allez-vous dormir dans votre van ? Le garde a continué à me bombarder de mots
sans suite et à répéter mes réponses sur un ton ironique. « Qu’est-ce que
vous avez d’autre dans votre van ? » « Des cassettes d’enregistrement,
des livres, un sac de couchage. »
« QUELLE
SORTE DE LIVRES ? » cria pratiquement le garde-frontière.
J’ai
expliqué que la plupart étaient des exemplaires de We Are NOT Charlie Hebdo,
dont j’étais l’éditeur et que j’avais publié quelques mois auparavant.
« POURQUOI
NE M’AVEZ-VOUS PAS PARLE DES LIVRES ?! »
« Vous
n’avez pas demandé. Et vous m’avez interrompu quand j’ai voulu … »
« VOUS
NE M’AVEZ PAS PARLE DES LIVRES ! Nous allons devoir vous fouiller, s’il
vous plaît mettez-vous là. »
Pour ouvrir
la boîte à gant, ils ont utilisé un
pied-de-biche parce qu’elle était fermée, endommageant mon véhicule. J’ai été
emmené dans une salle l’attente et détenu pendant près d’une heure alors qu’ils
fouillaient chaque recoin de mon van. Ils ne m’ont pas apporté mon P.C. portable,
donc ils y ont eu accès pendant une heure.
Puis
j’ai été emmené dans un centre d’interrogatoire, où j’ai attendu pendant
presqu’une autre heure. Ensuite ils m’ont emmené dans une cellule
d’interrogatoire et produit ce qu’ils ont appelé mon dossier de police qu’ils
avaient obtenu de la part du FBI. Ils ont prétendu que j’avais été arrêté dans
le Wisconsin et accusé de trafic de drogue en 1977. J’ai expliqué que c’était
une pure invention, et que je n’avais jamais été dans le Wisconsin en juin
1977, ni que je n’avais jamais été arrêté ou accusé de trafic de drogue, où que
ce soit, de toute ma vie.
Le
« dossier du FBI » était bourré de fausses informations. Je n’avais
aucun moyen de prouver qu’il était faux.
L’agent
m’a dit que sur la base de ces informations, on me refusait l’entrée au Canada.
J’ai dit
à l’agent que j’avais passé par la même procédure au cours de nombreuses
visites récentes au Canada, qu’ils avaient vérifié le même dossier, examiné les
mêmes paperasses du FBI, et qu’il n’y avait jamais eu de problème. Pourquoi mon
« dossier du FBI » était-il soudainement truffé de fausses
informations, et pourquoi me refusait-on soudainement l’entrée au Canada ?
Il m’a
conseillé de prendre contact avec la Police d’état du Michigan pour qu’elle me
fournisse une version correcte du dossier que le FBI a sur moi. Il m’a donné
les coordonnées du bureau de la police d’état du Michigan à Taylor, à une
demi-heure au sud de Detroit.
Lorsque
je suis entré aux Etats-Unis on m’a également pris à part pour une longue
fouille et un interrogatoire.
Le temps
que j’arrive au bâtiment de la Police d’Etat à Taylor, il était 23H00 et ils
étaient fermés pour le week-end.
J’ai
contacté l’éditorialiste en chef de VT, Gordon Duff, qui avait passé deux ans
comme membre de la garde nationale du Michigan avant d’être recruté par une
certaine administration à trois lettres, Gordon m’a dit : « Les
Canadiens ont menti. »
Gordon
m’a expliqué que cela prendrait probablement des semaines pour s’occuper des
fausses informations du soi-disant dossier du FBI, et que la Police d’état du
Michigan serait incapable d’apporter son aide ; et qu’il est évident que
les Canadiens me refusaient l’entrée pour des raisons politiques. Je devrais
déposer une requête pour usurpation d’identité, et les rouages de la
bureaucratie allaient se gripper avant même que j’aie découvert si oui ou non
il y avait un dossier américain sur une arrestation (inexistante) pour trafic
de drogue en 1977 etc.
Donc
maintenant je me retrouve en compagnie de gens comme George Galloway, que l’on
a également empêché de s’exprimer au Canada.
Qu’est-ce
que cela signifie ? Pourquoi m’interdisent-ils l’entrée au Canada
maintenant, alors qu’ils m’ont laissé entrer il y a deux ans pour une tournée à
l’est du pays, et m’ont même permis de participer à TROIS conférences sur la
vérité concernant le 11 septembre (la plus récente en 2012) ? Pourquoi
serais-je brusquement aussi dangereux ?
Apparemment,
c’est que mon travail sur les révélations du coup monté de Charlie Hebdo a
titillé un nerf.
Depuis
que j’ai annoncé mon projet d’écrire le livre en février, j’ai été l’objet de
torrents d’injures, y compris de menaces de mort. Et la pression n’a fait que
s’accentuer depuis la publication du livre. Le Président français François
Hollande en réaction au mouvement pour la vérité sur Charlie Hebdo, a appelé à
bannir les « théories de la conspiration» aux niveaux français, européen
et international. Son cabinet a produit un dossier de police sur les cinq
« intellectuels de la conspiration » les plus en vue dans le monde et
il se trouve que j’en fais partie.
Donc
pourquoi ont-ils si peur de « la vérité sur Charlie Hebdo » ?
Je
présume que la réponse se trouve à Copenhague au Danemark, à Garland au Texas,
et maintenant à Phoenix en Arizona.
Les
exécutants de Charlie Hebdo – un réseau du crime organisé mondial sioniste qui
possède le Mossad et des tentacules dans d’autres services de renseignement
occidentaux – ont organisé l’attentat de Charlie Hebdo comme la première, bien
médiatisée, d’une série d’attentats plus modestes, mais similaires … de la même
manière qu’ils ont conçu le 11 septembre comme le début médiatisé de la
« guerre contre le terrorisme » et dont les répliques ont
été les explosions du train de Madrid, « l’exercice terroriste »
de Londres du 7/7/2005, etc.
Le thème
de la nouvelle campagne de coups montés du sion-terrorisme est simple :
« Les Musulmans sont des maniaques violents, liberticides qui ont des
réactions excessives aux caricatures ».
Le
nouveau livre We Are NOT Charlie Hebdo ! Free Thinkers Question the french
9/11 démolit complètement cette campagne à tout niveau. Et sa publication
rapide est la clé de son efficacité. C’est comme si David Ray Griffin et
Christopher Bollyn avaient réussi à publier leurs livres sur le 11 septembre en
2001.
Pas
étonnant que les Sionistes qui possèdent le Canada ne m’aiment pas.
Et donc
allons-y et donnons quelques noms.
Le
véritable dirigeant du Canada est la famille du crime organisé Bronfman. Cette
organisation criminelle juive-sioniste a dominé le Canada « en
profondeur » depuis son accession au pouvoir grâce à la fabrication et au
trafic d’alcool durant la période de la Prohibition.
Au
Canada, c’est un secret de polichinelle que le syndicat Bronfman possède
Stephen Harper. Pas étonnant que le Ministère de la Défense canadien et la
Ligue de Défense Juive aient fusionné.
Le
syndicat Bronfman possède également ou influence la plupart des médias
canadiens. Leur laquais Jonathan Kay, un agent israélien qui a coécrit un livre
avec un agent du Mossad à la gloire de ce service de renseignement, est un
homme-clé du National Post et l’homme qui a été chargé d’écrire le livre paru
chez un grand éditeur calomniant les « théoriciens de la conspiration du
11 septembre ».
Et ce
n’est pas tout. A la suite du fiasco à la frontière canadienne, l’éditorialiste
en chef de VT, Gordon Duff durant ma visite dans sa maison de Toledo, m’a dit que
les Bronfman ont joué un rôle-clé dans les attentats du 11 septembre. Gordon
affirme qu’ils ont étroitement collaboré avec Netanyahou pour importer en douce
les mini-bombes nucléaires qui ont servi à la démolition de Tours Jumelles. (toujours
la même l’histoire en cours du mauvais usage qu’Israël a fait des armes
nucléaires évoluées, est l’un des thèmes favoris de Gordon ; il m’a
également
mis au courant de la preuve incontestable qu’Israël avait lancé des bombes
nucléaires sur le Yémen, un acte atroce, et une histoire qui commence à faire
le tour du monde, photos à l’appui).
Conclusion :
j’ai été renvoyé du Canada, et empêché d’exercer ma liberté d’expression, par
une organisation criminelle qui a largement contrôlé la frontière entre le
Canada et les Etats-Unis depuis la Prohibition, et qui la contrôle complètement
depuis.
Kevin
Barrett Editeur.
Le Dr.
Kevin Barrett, qui possède un doctorat en Arabo-islamologie, est un des
critiques les plus connus de la Guerre contre le Terrorisme.
Il est
l’animateur de TRUTH JIHAD RADIO ; une émission de radio sans concession
avec appels d’auditeurs en DIRECT. Il a aussi fait plusieurs apparitions sur
Fox, CNN, PBS et d’autres chaînes TV et écrit des éditoriaux dans le New York
Times, le Christian Science Monitor, le Chicago Tribune, et d’autres
publications de grande notoriété.
Le Dr.
Barrett a enseigné dans des lycées et des universités à San Francisco, Paris et
dans le Wisconsin, où il a été candidat au Congrès en 2008. Il travaille
actuellement pour une organisation à but non lucratif, comme auteur et animateur
de radio.
© Veterans Today
Traduction Patrick T.
rev Isabelle
Cette opposition, que le Parti socialiste actuel conteste, a tellement marqué notre histoire qu’en 1940 Philippe Pétain abrogea la République pour proclamer l’« État français ». Dès sa prise de fonction présidentielle, j’ai dénoncé le pétainisme de François Hollande [8]. Aujourd’hui, M. Hollande se réclame de la République pour mieux la combattre et son inversion des valeurs plonge le pays dans la confusion.
Le premier chef d’État ayant affirmé son intention de rassembler les juifs du monde entier dans un État qui serait le leur fut Lord Cromwell au XVIIe siècle. Son projet, clairement explicité, consistait à utiliser la diaspora juive pour étendre l’hégémonie anglaise. Ce projet a été défendu par tous les gouvernements britanniques successifs et inscrit par Benjamin Disraeli à l’ordre du jour de la Conférence de Berlin.
Theodor Herzl lui-même était un disciple de Cecil Rhodes, le théoricien de l’Empire britannique. Herzl avait proposé au départ de créer Israël en Ouganda ou en Argentine, pas du tout en Palestine. Lorsqu’il est parvenu à faire adhérer des militants juifs au projet britannique, il a acheté des terres en Palestine en créant l’Agence juive dont les statuts sont la copie intégrale de la société de Rhodes en Afrique australe.
En 1916-17, le Royaume-uni et les États-Unis se sont réconciliés en s’engageant ensemble à créer l’État d’Israël, c’est la Déclaration Balfourpour Londres et les 14 points de Wilson pour Washington.
CE QUE CACHE LE DISCOURS CONTRE LES « CONSPIRATIONNISTES »
L’État contre la République
À la demande du président François Hollande, le Parti socialiste français vient de publier une Note sur le mouvement international « conspirationniste ». Son but : préparer une nouvelle législation lui interdisant de s’exprimer.
Aux États-Unis, le coup d’État du 11 septembre 2001 a permis d’établir un « état d’urgence permanent » (Patriot Act) et de lancer une série de guerres impériales. Progressivement, les élites européennes se sont alignées sur leurs homologues d’Outre-Atlantique. Partout, les citoyens s’inquiètent d’être abandonnés par leurs États et remettent en question leurs institutions. Cherchant à se maintenir au pouvoir, les élites sont désormais prêtes à utiliser la force pour bâillonner leurs oppositions.
RÉSEAU VOLTAIRE | DAMAS (SYRIE)
- Le 27 janvier 2015, le président François Hollande rendait les « complotistes » d’aujourd’hui responsables des crimes commis hier par les nazis contre les juifs d’Europe. Il appelait à leur interdiction d’expression.
Le président de la République française, François Hollande, a assimilé ce qu’il nomme les « théories du complot » au nazisme, puis a appelé à empêcher leur diffusion sur internet et les réseaux sociaux.
Ainsi a-t-il déclaré le 27 janvier 2015 au Mémorial de la Shoah :
« [L’antisémitisme] entretient les théories du complot qui se diffusent sans limite. Théories du complot qui ont, dans le passé, conduit déjà au pire » (…) « [La] réponse, c’est de prendre conscience que les thèses complotistes prennent leur diffusion par Internet et les réseaux sociaux. Or, nous devons nous souvenir que c’est d’abord par le verbe que s’est préparée l’extermination. Nous devons agir au niveau européen, et même international, pour qu’un cadre juridique puisse être défini, et que les plateformes Internet qui gèrent les réseaux sociaux soient mises devant leurs responsabilités, et que des sanctions soient prononcées en cas de manquement » [1].
Plusieurs ministres ont également conspué ce qu’ils appellent les théories du complot comme autant de « ferments de haine et de désintégration de la société ».
Sachant que le président Hollande appelle « théorie du complot » l’idée que les États, quels que soient leurs régimes –y compris les démocraties–, ont une propension spontanée à agir dans leur intérêt et non pas dans celui de leurs administrés, on peut en conclure qu’il s’est livré à cet amalgame pour justifier d’une éventuelle censure de ses opposants.
Cette interprétation est confirmée par la publication par la Fondation Jean-Jaurès, think tank du Parti socialiste dont M. Hollande était le Premier secrétaire, d’une note intitulée « Conspirationnisme : un état des lieux » [2].
Laissons de côté les relations politiques de François Hollande, du Parti socialiste, de la Fondation Jean-Jaurès, de son Observatoire des radicalités politiques et de l’auteur de la note et concentrons-nous sur son message et son contenu idéologique.
Définition des « théories du complot »
Les expressions « théories du complot » et « conspirationnisme » se sont développées en France à la suite de la publication de mon livre sur l’impérialisme états-unien post-11-Septembre, L’Effroyable imposture [3]. À l’époque, nous avions du mal à comprendre ce qu’elles signifiaient car elles renvoyaient à l’histoire politique américaine. Aux États-Unis, on appelait couramment « conspirationnistes » ceux pour qui le président Kennedy n’avait pas été assassiné par un seul homme, mais par plusieurs, formant une conspiration (au sens judiciaire). Avec le temps, ces expressions sont entrées dans la langue française et se sont superposées avec des souvenirs des années 30 et de la Seconde Guerre mondiale, ceux de la dénonciation du « complot juif ». Ces expressions sont donc aujourd’hui polysémiques, évoquant parfois la loi du silence états-unienne et, à d’autres moments, l’antisémitisme européen.
Dans sa note, la Fondation Jean-Jaurès donne sa propre définition du « conspirationnisme ».
C’est « un récit "alternatif" qui prétend bouleverser de manière significative la connaissance que nous avons d’un événement et donc concurrencer la "version" qui en est communément acceptée, stigmatisée comme "officielle" » (p. 2).
Observons que cette définition ne s’applique pas qu’aux délires de malades mentaux. Ainsi, Platon affirmait avec le mythe de la caverne remettre en cause les certitudes de son temps ; Galilée avec sa thèse héliocentrique défiait la lecture que son époque faisait de La Bible ; etc.
Pour ma part et puisque l’on voit en moi le « pape du conspirationnisme » ou plutôt l’« hérésiarque », selon le mot du philosophe italien Roberto Quaglia, je réaffirme mon engagement politique radical, au sens du radicalisme républicain français, de Léon Bourgeois [4], de Georges Clemenceau [5], d’Alain [6] et de Jean Moulin [7]. Pour moi, comme pour eux, l’État est un Léviathan qui par nature abuse de ceux qu’il gouverne.
Comme républicain radical, je suis conscient que l’État est l’ennemi de l’intérêt général, de la Res Publica ; raison pour laquelle je souhaite non pas l’abroger, mais le dompter. L’idéal républicain est compatible avec divers régimes politiques —y compris avec la monarchie, comme l’ont acté les auteurs de la Déclaration de 1789—.
Comme républicain radical, je suis conscient que l’État est l’ennemi de l’intérêt général, de la Res Publica ; raison pour laquelle je souhaite non pas l’abroger, mais le dompter. L’idéal républicain est compatible avec divers régimes politiques —y compris avec la monarchie, comme l’ont acté les auteurs de la Déclaration de 1789—.
Cette opposition, que le Parti socialiste actuel conteste, a tellement marqué notre histoire qu’en 1940 Philippe Pétain abrogea la République pour proclamer l’« État français ». Dès sa prise de fonction présidentielle, j’ai dénoncé le pétainisme de François Hollande [8]. Aujourd’hui, M. Hollande se réclame de la République pour mieux la combattre et son inversion des valeurs plonge le pays dans la confusion.
Qui sont les « conspirationnistes » ?
Les « conspirationnistes » sont donc des citoyens qui s’opposent à la toute-puissance de l’État et qui souhaitent le placer sous surveillance.
La Fondation Jean-Jaurès les décrit en ces termes :
« [C’est une] mouvance hétéroclite, fortement intriquée avec la mouvance négationniste, et où se côtoient admirateurs d’Hugo Chávez et inconditionnels de Vladimir Poutine. Un milieu interlope que composent anciens militants de gauche ou d’extrême gauche, ex-"Indignés", souverainistes, nationaux-révolutionnaires, ultra-nationalistes, nostalgiques du IIIe Reich, militants anti-vaccination, partisans du tirage au sort, révisionnistes du 11-Septembre, antisionistes, afrocentristes, survivalistes, adeptes des "médecines alternatives", agents d’influence du régime iranien, bacharistes, intégristes catholiques ou islamistes » (p. 8).
On notera les amalgames et les injures de cette description visant à discréditer les personnes qu’elle désigne.
Les mythes des « conspirationnistes »
La Fondation Jean-Jaurès poursuit son dénigrement en accusant les « conspirationnistes » d’ignorer les réalités du monde et de croire naïvement en des mythes éculés. Ainsi, nous croirions au « complot sioniste mondial », au « complot illuminati » et au « mythe Rothschild » (p. 4). Et pour créditer ces trois affirmations, elle ne cite qu’un exemple relatif au seul « mythe Rothschild » : le blogueur Étienne Chouard —dont le travail ne porte pas simplement sur la République, mais va bien au-delà pour traiter de la Démocratie [9]— affirme que la loi Pompidou-Rothschild de 1973 est à l’origine de la dette de la France. Et la Fondation de réfuter cette affirmation en citant une tribune publiée par Libération.
On notera ici que l’exemple d’Étienne Chouard nous laisse sur notre faim à propos des deux autres mythes cités. Surtout, la Fondation s’adresse à des ignorants qui n’ont pas lu la réponse de M. Chouard à la tribune de Libération [10], ni la contribution du « conspirationniste » Michel Rocard [11]. En effet, de ce débat, il ressort bien que la loi de 1973 a permis l’explosion de la dette française au profit de banques privées, ce qui aurait été impossible auparavant.
La « complosphère »
Pour la Fondation Jean-Jaurès, les intellectuels conspirationnistes seraient
« essentiellement Nord-Américains. Citons en particulier Webster Tarpley et William Engdhal (tous deux anciens membres de l’organisation politico-sectaire américaine dirigée par Lyndon LaRouche), Wayne Madsen (WayneMadsenReport.com), Kevin Barrett (VeteransToday.com) ou encore Michel Chossudovsky (Mondialisation.ca). Avec leurs homologues européens, ces derniers forment une sorte d’Internationale à laquelle Thierry Meyssan, le président du Réseau Voltaire, a tenté de donner une forme concrète en novembre 2005, en réunissant à Bruxelles une "conférence anti-impérialiste" – "Axis for Peace" – dont la liste des participants se lit comme un who’s who des auteurs conspirationnistes les plus en vue de l’époque » (p. 8).
Observons d’abord que la Fondation Jean-Jaurès ne doit lire que le français et l’anglais, et n’avoir que survolé la liste des participants d’Axis for Peace, pour croire que le phénomène qu’elle décrit ne concerne que la France, le Canada et les États-Unis, alors qu’il comprend une très importante littérature en allemand, en arabe, en espagnol, en italien, en persan, en polonais, en portugais et en russe ; langues qui sont d’ailleurs majoritaires à Axis for Peace.
Notons aussi le caractère malveillant de l’allusion à « l’organisation politico-sectaire américaine dirigée par Lyndon LaRouche ». En effet, Webster Tarpley et William Engdhal ont quitté cette organisation, il y a plus de 20 ans. Et à l’époque où ils en étaient membres, ce parti était représenté en France aux congrès d’une formation d’extrême-gauche
Un peu plus loin, la Fondation Jean-Jaurès ne manque pas de citer l’humoriste Dieudonné M’Bala M’Bala, dont l’État tente d’interdire les spectacles, le sociologue Alain Soral, dont le site internet (EgaliteEtReconciliation.fr) obtient des records d’audience en France, et Alain Benajam (facebook.com/alain.benajam), président du Réseau Voltaire France et représentant du gouvernement Novorossien du Donbass.
- En 1989, l’ancien chef du Renseignement états-unien en Europe, Irwing Brown, révélait aux journalistes Roger Faligot et Rémi Kauffer avoir recruté Jean-Christophe Cambadélis lorsqu’il militait chez les trotskistes lambertistes. 25 ans plus tard, M. Cambadélis est devenu Premier secrétaire du Parti socialiste français.
Les idées politiques des « conspirationnistes »
Après ces apéritifs, la Fondation Jean-Jaurès en vient au cœur du débat, celui des idées politiques. Il définit ainsi celles des « conspirationnistes » :
« l’effacement de toute distinction de nature entre régimes autoritaires et démocraties libérales (réputées plus « totalitaires » que les pires des totalitarismes) » ;
« [l’opposition à] toute législation antiraciste sous prétexte de défense de la "liberté d’expression" » ;
« [le rejet de] la pertinence du clivage droite-gauche, le véritable clivage étant celui qui sépare "le Système" (ou "l’Empire", ou "l’Oligarchie") de ceux qui lui résistent » ; (p. 8)
« l’idée que le sionisme est un "projet de domination" du monde » (p. 9).
La Fondation Jean-Jaurès cible précisément les sujets de conflit, mais grossit le trait pour discréditer ses opposants. Par exemple, personne ne s’est opposé à la législation antiraciste, mais uniquement et exclusivement à la disposition de la loi Fabius-Gayssot qui punit de prison le débat sur l’extermination des juifs d’Europe [12]
Qu’est-ce que le sionisme ?
La Fondation se livre alors à une très longue analyse de mes travaux sur le sionisme. Elle les défigure puis les commente :
« L’antisionisme revendiqué ici par Thierry Meyssan n’a pas de rapport avec la critique d’une politique conjoncturelle, celle des gouvernements qui ont pu se succéder à la tête de l’État d’Israël. Il ne relève pas d’un anticolonialisme que satisferait le retrait d’Israël des territoires occupés à l’issue de la guerre des Six Jours et la création d’un État palestinien. Il ne procède pas non plus d’un internationalisme qui tiendrait en suspicion, par principe, tout mouvement national d’où qu’il vienne puisque, précisément, il ne tient pas le sionisme pour un mouvement national. Cet antisionisme de facture paranoïaque ne prétend pas combattre le sionisme envisagé dans la diversité de ses expressions historiques, mais une hydre fantasmatique qui serait à la source du malheur du monde » (p. 9).
En voulant conclure sur ce débat et en lui donnant une place considérable dans son analyse, la Fondation Jean-Jaurès en souligne l’importance. Je défends en effet une position jusqu’ici absente du débat politique occidental [13] :
Le premier chef d’État ayant affirmé son intention de rassembler les juifs du monde entier dans un État qui serait le leur fut Lord Cromwell au XVIIe siècle. Son projet, clairement explicité, consistait à utiliser la diaspora juive pour étendre l’hégémonie anglaise. Ce projet a été défendu par tous les gouvernements britanniques successifs et inscrit par Benjamin Disraeli à l’ordre du jour de la Conférence de Berlin.
Theodor Herzl lui-même était un disciple de Cecil Rhodes, le théoricien de l’Empire britannique. Herzl avait proposé au départ de créer Israël en Ouganda ou en Argentine, pas du tout en Palestine. Lorsqu’il est parvenu à faire adhérer des militants juifs au projet britannique, il a acheté des terres en Palestine en créant l’Agence juive dont les statuts sont la copie intégrale de la société de Rhodes en Afrique australe.
En 1916-17, le Royaume-uni et les États-Unis se sont réconciliés en s’engageant ensemble à créer l’État d’Israël, c’est la Déclaration Balfourpour Londres et les 14 points de Wilson pour Washington.
Il est donc parfaitement absurde de prétendre que Herzl a inventé le sionisme, de dissocier le projet sioniste du colonialisme britannique, et de nier que l’État d’Israël est un outil du projet impérial commun de Londres et de Washington.
La position du Parti socialiste sur ce sujet n’est pas innocente. En 1936, il proposait avec Léon Blum de transférer les juifs allemands au Sud du Liban de manière à ce que ce territoire soit annexé par Israël lorsque celui-ci serait créé [14]. Cependant le projet fut rapidement écarté par le haut-commissaire français à Beyrouth, le comte Damien de Martel de Janville, parce qu’il violait à l’évidence le mandat de la Société des Nations. Aujourd’hui le lobby israélien, créé en 2003 au sein du Parti socialiste, alors que François Hollande était Premier secrétaire, s’appelle donc naturellement Cercle Léon-Blum.
Remarques conclusives
En 2008, le professeur Cass Sunstein, conseiller du président Barack Obama et époux de l’ambassadrice US aux Nations unies, avait rédigé une note similaire [15].
Il écrivait :
« Nous pouvons facilement imaginer une série de réponses possibles.
1. Le gouvernement peut interdire les théories de la conspiration.
2. Le gouvernement pourrait imposer une sorte de taxe, financière ou autre, sur ceux qui diffusent de telles théories.
3. Le gouvernement pourrait s’engager dans un contre discours pour discréditer les théories du complot.
4. Le gouvernement pourrait engager des parties privées crédibles à s’engager dans un contre-discours.
5. Le gouvernement pourrait s’engager dans la communication informelle avec les parties tierces et les encourager ».
En définitive, le gouvernement des États-Unis avait décidé de financer des individus, à la fois chez lui et à l’étranger, pour perturber les forums des sites internet « conspirationnistes » et pour créer des groupes leur apportant la contradiction.
Ceci n’ayant pas suffi, la France est appelée à prendre des mesures autoritaires. Comme par le passé, les élites françaises, dont le Parti socialiste forme l’aile prétendument de gauche, se sont placées aux ordres de la principale puissance militaire de l’époque, en l’occurrence les États-Unis.
Pour la mise en œuvre de ce projet, il reste à définir quelle instance, nécessairement administrative, sera chargée de la censure et quels en seront les critères. Ne soyons pas naïfs, nous nous approchons d’une inévitable épreuve de force.
Documents joints
[1] « Discours de François Hollande au Mémorial de la Shoah », par François Hollande, Réseau Voltaire, 27 janvier 2015.
[2] « Conspirationnisme : un état des lieux », par Rudy Reichstadt, Observatoire des radicalités politiques, Fondation Jean-Jaurès, Parti socialiste, 24 février 2015.
[3] L’Effroyable Imposture suivi de Le Pentagate, par Thierry Meyssan, Nouvelle réédition, entièrement réactualisée et annotée, éditions Demi-Lune.
[4] Léon Bourgeois, sculpteur français (1851-1925). Théoricien du « solidarisme » (que les socialistes actuels confondent avec la Fraternité). Il fut président du Parti radical, président du Conseil des ministres, premier président de la Société des Nations et lauréat du prix Nobel de la paix en 1920. Avec l’aide du Tsar Nicolas II, il posa le principe des arbitrages entre États, dont la Cour internationale de Justice des Nations unies est l’aboutissement actuel.
[5] Georges Clemenceau (1841-1929). Il défendit les Communards face à la droite et combattit la gauche socialiste de Jules Ferry aussi bien contre son projet de colonisation que contre sa vision de la laïcité. Alors que, durant la Grande Guerre, le pays semblait vaincu, il devint président du Conseil et le conduisit jusqu’à la victoire.
[6] Alain, philosophe français (1868-1951), co-fondateur du Comité de vigilance des intellectuels antifascistes (CVIA). Il milita pour une république protectrice de la liberté, strictement contrôlée par le peuple.
[7] Jean Moulin, haut fonctionnaire (1899-1943). Il prit le parti des Républicains espagnols et organisa illégalement, malgré le gouvernement socialiste neutre, un trafic d’armes pour résister aux Franquistes. Durant l’Occupation de la France, il dirigea le Conseil national de la Résistance, y incluant toutes les sensibilités politiques à l’exception de celle qui s’était battue aux côtés des Franquistes. Arrêté par les nazis, il mourut sous la torture.
[8] « La France selon François Hollande », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 30 juillet 2012.
[9] La République veille à ce que le Pouvoir serve l’Intérêt général. La Démocratie exige que le Pouvoir soit exercé par tous les citoyens.
[10] « Analyse des réflexions de Monsieur Beitone sur la prétendue rumeur d’extrême droite à propos de la loi de 1973 », par Étienne Chouard, 30 décembre 2011.
[11] Émission Mediapolis sur la radio Europe 1, le 22 décembre 2012, l’ancien Premier ministre socialiste Michel Rocard était l’invité de Michel Field et d’Olivier Duhamel.
[12] De nombreux responsables politiques se sont vainement opposés à cette loi, dont l’ancien président Jacques Chirac, et les anciens Premiers ministres Dominique de Villepin et François Fillon.
[13] « Qui est l’ennemi ? », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 4 août 2014.
[14] My Enemy’s Enemy : Lebanon in the Early Zionist Imagination, 1900-1948, par Laura Zittrain Eisenberg, Wayne State University Press (1994). Thèse de doctorat vérifiée par Itamar Rabinovitch côté israélien et Kamal Salibi côté libanais.
[15] « Conspiracy Theories », Cass R. Sunstein & Adrian Vermeule, Harvard Law School, January 15, 2008.
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