Publié par
Tyler Durden, le 4 mai 2015
Au point où nous en sommes, il devient évident,
même pour l’observateur le moins perspicace, que la Grèce se dirige vers un défaut
de paiement d’une façon ou d’une autre. La seule question vraiment importante
est de savoir qui va payer les pots cassés et quand, ainsi que la question
relativement nouvelle qui est de savoir sur quelle dette la Grèce va manquer à
ses engagements en premier (parce qu’elle n’a que l’embarras du choix).
Après un décret visant à écrémer les liquidités
excédentaires des coffres du gouvernement local, au profit de la banque
centrale, lequel n’a pas eu réellement l’effet escompté, Athènes a été forcé de
retarder de 8 heures mardi dernier, le versement des pensions de retraite, ce qui a eu pour effet que des retraités ont
pris d’assaut une réunion de conseil du fonds des retraites, et un des
dirigeants a affirmé récemment que même si un accord avait été conclu hier, il
n’y avait pas moyen – logistiquement parlant – que la Grèce puisse honorer son
échéance de paiement de 780 millions € au FMI le 12 mai prochain.
A présent, FT annonce que le FMI pourrait
refuser de débourser la tranche des 7,2 milliards € restants dont Athènes
pourrait bénéficier au cas où les négociations connaîtraient une percée si les
créanciers européens se mettent d’accord pour renoncer définitivement à une
partie du remboursement de la dette grecque. Mais il y a plus.
Fig.1 Conséquences du défaut de paiement
par le gouvernement Grec – source UBS Research EPSF- FMI
La Grèce est tellement éloignée du plan de
sauvegarde budgétaire de 172 milliards $ qu’elle risque de perdre le soutien
vital du Fonds Monétaire International à moins que les créanciers Européens
n’acceptent d’annuler un montant significatif de sa dette souveraine, selon un
avertissement adressé par le FMI aux créanciers d’Athènes de la zone euro.
L’avertissement, destiné aux ministres des
finances de la zone euro par Poul Thomsen, chef du département européen du FMI,
envisage l’éventualité de retenir sa part sur la tranche de prêt de 7,2
milliards € d’aide au désendettement dont la Grèce a désespérément besoin pour
éviter la faillite.
Les créanciers de la zone euro, qui détiennent
la plus grande masse de la dette grecque, sont intransigeants dans leur
opposition à une annulation partielle de la dette. Mais le soutien du FMI est
crucial à la fois pour l’abondement des fonds qu’il pourrait verser et pour le
soutien politique nécessaire afin de désendetter la Grèce, tout particulièrement
vis-à-vis de l’Allemagne.
Selon deux dirigeants présents lors d’une
réunion houleuse des ministres des finances de la zone euro à Riga (Lettonie) le
mois dernier, M. Thomsen a déclaré que les données initiales que le FMI avait
reçues par les autorités grecques montraient qu’Athènes était dans la
fourchette du déficit budgétaire de 1,5 % du PIB cette année.
Selon les objectifs du plan de sauvegarde et de
désendettement budgétaire, Athènes était supposé atteindre un surplus
budgétaire principal net – c'est-à-dire en excluant les frais sur la dette
souveraine (intérêts) – de 3% du PIB en 2015.
Compte tenu du fait que l’excédent budgétaire se
transforme maintenant en déficit non négligeable, le niveau de la dette grecque
recommencerait donc à grimper.
FT remarque également que cela s’est déjà
produit auparavant, et qu’en dépit du fait que les bailleurs de fonds européens
aient accepté l’éventualité d’un renoncement à une partie de la dette en
échange de l’injection des liquidités par le FMI à Athènes, les prêts n’ont
jamais été véritablement réduits.
En réalité, le FMI est réticent à accorder de
nouveaux fonds à la Grèce alors que le pays continue à être en déficit –
autrement dit, ils ne sont pas vraiment chauds pour balancer des liquidités
dans un trou noir. Au lieu de cela, ils pourraient demander à ce que le ratio
dette sur PIB d’Athènes soit réduit avec la bonne vieille recette : en
forçant tout simplement la BCE et le contribuable allemand à réduire sa part de
dette existante. Ceci représente une façon absurde de botter en touche puisque sans
réformes, la Grèce va rapidement remplacer l’ancienne dette qu’on a annulé par
de la nouvelle dette qui devra être annulée à une date ultérieure jusqu’à ce que
Grexit (la sortie de la Grèce de la
zone euro) montre à nouveau la gueule de bois, et ainsi de suite.
Cela démontre également avec force que le FMI
menace de ne pas se rembourser … lui-même : après tout le paquet du
règlement des intérêts et du capital reste dû au FMI. C’est pourquoi on
s’attend à ce que les « patients » Grecs ne fassent que des sourires
et acquiescent à la menace sans fondement du FMI en connaissance de cause; et
pour lequel il n’est pas clair, si Mme Lagarde joue le bon flic de la Troïka (exige
une réduction de la dette) ou le mauvais flic (refuse de financer davantage la
Grèce).
Pendant ce temps, Kathimerini remarque que la
BCE envisage plusieurs possibilités de nouvelles réductions des garanties
d’abondement, par le secteur bancaire concernant l’insolvabilité de la Grèce pour
ELA :
La Grèce espère qu’elle trouvera suffisamment
de terrain d’entente avec ses bailleurs de fonds pour provoquer une réunion
d’urgence de l’Eurogroupe avant le 6 mai, lorsque le conseil d’administration
de la Banque Centrale Européenne devra décider du montant des liquidités à
accorder aux banques grecques.
Mercredi est considéré par le gouvernement grec
comme un jour clé, non seulement parce qu’il veut alléger dès que possible ses
problèmes de manque de liquidités mais également parce que les dirigeants de la
BCE pourraient choisir d’augmenter la dégradation que la banque centrale
applique aux garanties d’abondement offertes par les organismes de crédit grecs
en échange de liquidités.
Selon Kathimerini, la BCE travaille sur trois scénarios :
des réductions de 44, 65 et 80 pourcent. La réduction actuelle appliquée aux
garanties d’abondement pour les banques grecques est de 23 pourcent. Si la BCE
devait opter pour le scénario le plus drastique, les bailleurs de fonds
régionaux pourraient avoir des difficultés croissantes à fournir les garanties
nécessaires pour maintenir le flot de liquidités en provenance de Francfort.
Il semblerait que le FMI n’hésitera pas à
manœuvrer de tout son poids dans la balance s’il voit que les choses tournent
au vinaigre ; nous nous demandons si l’organisation n’a pas déjà ajouté
d’autres partis politiques (principalement en Espagne et en Italie) à sa liste
de partis « indésirables » comme celui de Syriza, dont l’élection
entraînerait un retrait rapide des liquidités et une demande d’annulation de la
dette souveraine, même si c’est majoritairement au détriment des contribuables
allemands et pas trop à ceux du FMI ?
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Remarque du
traducteur : la dette Grecque est supportée majoritairement par la Deutsch
Bank et BNP Paris-Bas
Traduction
Française : Patrick T rev Isabelle
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