L’Art de la
Guerre
Tel-Aviv:
Les F-35 israéliens sont déjà en guerre
Manlio
Dinucci
“Nous sommes en train
de voler avec les F-35 au-dessus de tout le Moyen-Orient et nous avons déjà
attaqué deux fois sur deux fronts différents” : c’est ce qu’a annoncé hier (22
mai) le général Amikam Norkin, commandant de la Force aérienne israélienne, à la
conférence sur la “supériorité aérienne” en cours à Herzliya (un faubourg de
Tel Aviv) avec la participation des plus grands représentants de l’aéronautique
de 20 pays, dont l’Italie.
Le général n’a pas
spécifié où ont été utilisés les F-35, mais il a laissé entendre qu’une des
attaques a été effectuée en Syrie. Il a en outre montré l’image de F-35
israéliens en vol au-dessus de Beyrouth au Liban, mais presque certainement
ont-ils déjà été utilisés pour des missions non d’attaque en Iran aussi.
Israël, un des 12
“partenaires mondiaux” du programme F-35 chapeauté par la société étasunienne
Lockheed Martin, a été le premier à acheter le nouveau chasseur de cinquième
génération, qu’il rebaptisé “Adir” (Puissant). il a reçu jusqu’à présent neuf
des 50 F-35 commandés, tous du modèle A à décollage et atterrissage
conventionnels, et il est probable qu’il en achète 75. Objectif
réalisable puisque qu’Israël reçoit chaque année des Etats-Unis une aide
militaire d’environ 4 milliards de dollars.
En juillet 2016 a commencé, dans la base Luke de
la U.S. Air Force en Arizona, l’entraînement des premiers pilotes israéliens de
F-35. Après avoir suivi un cours de plus de trois mois aux USA, pour obtenir la qualification
opérationnelle, ils doivent effectuer plusieurs mois d’entraînement au “vol réel” en
Israël. Jusqu’ici 30 ont été formés. Le 6 décembre 2017, la Force aérienne
israélienne a déclaré opérationnelle sa première escadrille de F-35.
Israël participe aussi au programme F-35 avec son
industrie militaire. Les Israel Aerospace Industries produisent des ailes du
chasseur ; Elbit Systems-Cyclone fabrique des composants du fuselage ; Elbit
Systems Ltd est en train de développer un display pour le casque de troisième
génération, dont seront équipés tous les pilotes de F-35. L’annonce par le général
que le F-35 est enfin “combat proven” (testé au combat) a ainsi un premier
effet pratique : celui de donner une impulsion au programme du F-35 qui a
rencontré de nombreux problèmes techniques et nécessite de continuelles
modernisations avec des coûts additionnels qui font gonfler le coût déjà énorme
du programme. Le complexe software du chasseur a été jusqu’ici modifié plus de
30 fois et requiert des mises à jour ultérieures.
L’annonce du général Norkin a donc été
particulièrement appréciée par l’administrateur délégué de Lockheed Martin,
Marillyn Hewson, un des intervenants à la conférence sur la “supériorité
aérienne”.
L’annonce qu’Israël a déjà utilisé les F-35 dans
une action réelle de guerre sert en même temps d’avertissement à l’Iran. Les F-35A,
ceux qu’Israël a achetés, sont projetés surtout pour l’utilisation d’armes
nucléaires, notamment de la nouvelle bombe B61-12 à guidage de précision en
phase finale de réalisation, que les États-Unis, en plus de leur déploiement en
Italie et d’autres pays européens, fourniront presque certainement aussi à
Israël, unique puissance nucléaire au Moyen-Orient, en possession d’un arsenal
estimé à 100-400 armes nucléaires.
Les forces nucléaires israéliennes sont intégrées
dans le système électronique Otan, dans le cadre du “Programme de coopération
individuel” avec Israël, pays qui, bien que n’étant pas membre de l’Alliance, a
une mission permanente au quartier général de l’Otan à Bruxelles. Dans ce cadre
Italie, Allemagne, France, Grèce et Pologne ont participé avec les USA à la
Blue Flag 2017, le plus grand exercice international de guerre aérienne de
l’histoire d’Israël, dans lequel ont été effectués aussi des essais d’attaque
nucléaire.
Edition de mercredi 23
mai 2018 de il manifesto
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