RÉSEAU VOLTAIRE | 20 JUILLET 2014
Alors que la presse occidentale regorge d’hypothèses, d’accusations et de
supputations sur la tragédie du vol MH17, force est de constater qu’aucun des
titres phares de la presse atlantiste n’a jugé bon de porter à la connaissance
de son public les 10 questions que le vice-ministre russe de la
Défense, Anatoly Antonov, a posées aux autorités ukrainiennes sur certains
aspects de cet incident.
Dans ses déclarations à la chaîne russe de télévision Russia Today [1],
diffusées dès le 18 juillet 2014, le vice-ministre russe de la Défense s’est
demandé, entre autres, par quels moyens certains pays occidentaux étaient-ils
arrivés, « seulement 24 heures après les faits », à la
conclusion que la Russie serait impliquée dans le crash de l’avion malaisien de
ligne qui a coûté la vie à près de 300 personnes le 17 juin.
Ayant observé qu’aucune preuve n’est venue étayer ces allégations, le
vice-ministre russe de la Défense a estimé qu’elles sont le fait « d’une
guerre médiatique déclenchée à l’encontre de la Fédération russe et de ses
forces armées ».
Le vice-ministre Anatoly Antonov a formulé, à l’adresse de Kiev,
10 questions « simples » sur lesquelles les medias atlantistes
gardent le plus profond silence :
1- Immédiatement après la tragédie, les autorités ukrainiennes en ont tout
naturellement attribué la responsabilité aux forces d’autodéfense [des
fédéralistes]. Sur quoi fondent-elles ces accusations ?
2- Kiev peut-il fournir tous les détails sur l’utilisation des lanceurs de
missiles Bouk [un système de défense antiaérienne composé de
missiles sol-air couplés avec un module complexe de radar permettant de suivre
plusieurs cibles aériennes en même temps] dans la zone des hostilités ? Et
– ce qui est essentiel – pourquoi a-t-il déployé ces systèmes [de défense
antiaérienne] alors que les insurgés n’ont pas d’avions ?
3- Pourquoi les autorités ukrainiennes
ne font rien pour mettre en place une commission internationale ?
4- Les forces armées ukrainiennes accepteraient-elles
que des enquêteurs internationaux dressent un inventaire de leurs missiles
air-air et sol-air, y compris de ceux qui ont été utilisées ?
5- La commission internationale
aura-t-elle accès aux données sur les mouvements des avions de guerre ukrainiens
correspondant au jour de la tragédie ?
6- Pourquoi les contrôleurs aériens ukrainiens ont-ils autorisé l’avion à
s’écarter de la route utilisée normalement vers le nord et à s’approcher
de la dénommée « zone de l’opération antiterroriste » ?
7- Pourquoi l’espace aérien sur la zone de guerre n’avait-il pas été fermé
aux vols civils alors que cette zone n’était même pas entièrement couverte par
les radars des systèmes de navigation ?
8- Que peut dire officiellement Kiev sur les commentaires postés sur les
réseaux sociaux par un contrôleur aérien espagnol travaillant en Ukraine
sur la présence de 2 avions militaires ukrainiens qui auraient volé aux
côtés du Boeing 777 sur le territoire de l’Ukraine ?
9- Pourquoi le Service de sécurité d’Ukraine [SBU] a-t-il commencé à
travailler sur les enregistrements des communications entre les contrôleurs
aériens ukrainiens et l’équipage du Boeing ainsi que sur les systèmes de
stockage de données des radars ukrainiens sans attendre la participation
d’enquêteurs internationaux ?
10- Quelles leçons l’Ukraine a-t-elle tirées de l’incident similaire
survenu en 2001, lorsqu’un avion russe [de ligne] Tu-154 s’était écrasé en mer
Noire ? À
l’époque, les autorités ukrainiennes avaient nié toute implication des forces
armées ukrainiennes jusqu’au moment où une évidence irréfutable avait démontré
officiellement la responsabilité de Kiev.
Avant les déclarations du vice-ministre, le ministère russe de la Défense
avait révélé que 27 systèmes de défense antiaérienneBouk M1 appartenant
à l’armée ukrainienne étaient déployés dans la région avant l’incident.
Le ministère russe de la Défense avait annoncé aussi que l’itinéraire de
l’avion et l’endroit du crash se trouvent dans le rayon d’action de
2 batteries ukrainiennes de DCA à longue portée et de 3 systèmes de
missiles sol-air Bouk-M1, également ukraniens, et que des
installations russes avaient enregistré le fonctionnement d’un radar ukrainien
de défense antiaérienne le jour même du crash.
Or, aucune de ces informations diffusées officiellement par la Russie n’ont
été mentionnées dans la presse atlantiste. Celle-ce n’a pas non plus cru
intéressant de reprendre les déclarations du procureur général ukrainien
Vitaly Yarioma lorsque ce dernier a révélé, quelques heures après la catastrophe,
que les militaires ukrainiens avaient fait savoir au président Porochenko que
les rebelles fédéralistes n’étaient jamais arrivés à s’emparer de systèmes
ukrainiens de missiles antiaériens.
Entre-temps, on ne peut que constater
aussi que le battage médiatique autour de la catastrophe du vol MH17 et les
images du site du crash diffusées en boucle sur les chaînes occidentales et
la presse mainstream servent maintenant à occulter le
fait que Kiev poursuit son offensive sur les villes Lougansk et Donetsk, où
de nombreux civils ont déjà trouvé la mort sous le feu de l’artillerie
ukrainienne.
No comments:
Post a Comment