L’art de la guerre
Le modèle USA du gouvernement
“souverainiste”
Manlio Dinucci
Même si l’opposition attaque toujours le
gouvernement et s’il y a des divergences à l’intérieur même du gouvernement, de
tout l’arc parlementaire ne s’est élevée aucune voix critique quand le Premier
ministre Conte a exposé à la Conférence des ambassadeurs (26 juillet) les
lignes conductrices de la politique extérieure, comme preuve du vaste consensus
multipartisan.
Conte a défini avant tout quel est le pivot de la place de l’Italie dans le monde : “Notre rapport avec les États-Unis reste qualitativement différent de celui que nous avons avec les autres Puissances, parce qu’il se fonde sur des valeurs, sur des principes partagés qui sont le fondement même de la République et partie intégrante de notre Constitution : la souveraineté démocratique, la liberté et égalité des citoyens, la défense des droits fondamentaux de la personne”. Ainsi le Premier ministre Conte non seulement rappelle que les USA sont notre “allié privilégié”, mais énonce un principe guide : l’Italie prend les États-Unis comme modèle de société démocratique.
Conte a défini avant tout quel est le pivot de la place de l’Italie dans le monde : “Notre rapport avec les États-Unis reste qualitativement différent de celui que nous avons avec les autres Puissances, parce qu’il se fonde sur des valeurs, sur des principes partagés qui sont le fondement même de la République et partie intégrante de notre Constitution : la souveraineté démocratique, la liberté et égalité des citoyens, la défense des droits fondamentaux de la personne”. Ainsi le Premier ministre Conte non seulement rappelle que les USA sont notre “allié privilégié”, mais énonce un principe guide : l’Italie prend les États-Unis comme modèle de société démocratique.
Une
mystification historique colossale.
Ø En ce qui concerne la “liberté et égalité
des citoyens”, il suffit de rappeler que les citoyens étasuniens sont
aujourd’hui encore recensés officiellement sur la base de la “race” -blancs
(divisés entre non-hispaniques et hispaniques), noirs, indiens américains,
asiatiques, indigènes hawaïens- et que les conditions moyennes de vie des noirs
et des hispaniques (latino-américains appartenant à toutes “races”) sont de
très loin les pires.
Ø En ce qui concerne la “défense des droits
fondamentaux de la personne”, il suffit de rappeler qu’aux USA plus de 43
millions de citoyens (14%) vivent dans la pauvreté et environ 30 millions n’ont
pas d’assistance sanitaire, tandis que de nombreux autres en ont une
insuffisante (par exemple, pour payer une longue chimiothérapie contre une
tumeur).
Ø Et toujours concernant la “défense des
droits de la personne” il suffit de rappeler les milliers de noirs sans armes
assassinés impunément par des policiers blancs.
Ø En ce qui concerne la “souveraineté
démocratique” il suffit de rappeler la série de guerres et coups d’état
effectuée par les États-Unis, de 1945 à nos jours, dans plus de 30 pays
asiatiques, africains, européens et latino-américains, provoquant 20-30 millions
de morts et des centaines de millions de blessés (voir la recherche de J. Lucas
présentée par le professeur Chossudovsky sur le site Global Research).
Voilà quelles sont les “valeurs
partagées” sur lesquelles l’Italie fonde son rapport “qualitativement
différent” avec les États-Unis. Et, pour montrer combien celui-ci est
fructueux, Conte assure : “J’ai toujours trouvé chez le Président Trump un
interlocuteur attentif aux légitimes intérêts italiens”.
Intérêts que Washington considère comme
“légitimes” tant que l’Italie
Ø
reste en position grégaire dans l’OTAN
dominée par les États-Unis,
Ø les
suit de guerre en guerre,
Ø augmente
à leur demande sa dépense militaire,
Ø met son
territoire à disposition des forces et bases USA, forces nucléaires comprises.
Conte essaie de faire croire que son
gouvernement, communément défini comme “souverainiste”, ait un ample espace
d’autonomie de “dialogue avec la Russie sur la base de l’approche OTAN à double
voie” (diplomatique et militaire) : approche qui en réalité suit la voie unique
d’une confrontation militaire de plus en plus dangereuse.
À ce propos -informe La Stampa (26 juillet)- l’ambassadeur USA Eisemberg à Rome a téléphoné au vice-président Di Maio (jugé par Washington le plus “fiable”), en lui demandant un éclaircissement sur les rapports avec Moscou notamment du vice-président Salvini (dont la visite à Washington, malgré ses efforts, a eu “une issue décevante”).
On ne sait pas si le gouvernement Conte va réussir l’examen. Mais on sait que se perpétue la tradition selon laquelle en Italie le gouvernement doit toujours avoir l’approbation de Washington, confirmant quelle est notre “souveraineté démocratique”.
Édition de mardi 30 juillet 2019 de il manifesto
Traduit de l’italien par Marie-Ange Patrizio
«DICHIARAZIONE DI FIRENZE»
Per la creazione di un fronte internazionale NATO EXIT in tutti i paesi europei della NATO
DANSK DEUTSCH ENGLISH ESPAÑOL FRANÇAIS ITALIANO NEDERLANDS
PORTUGUÊS ROMÎNA SLOVENSKÝ SVENSKA TÜRKÇE РУССКИЙ СРПСКИ
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Manlio Dinucci
Geografo e geopolitologo. Libri più recenti: Laboratorio di geografia, Zanichelli 2014 ; Diario di viaggio, Zanichelli 2017 ; L’arte della guerra / Annali della strategia Usa/Nato 1990-2016, Zambon 2016, Guerra Nucleare. Il Giorno Prima 2017; Diario di guerra Asterios Editores 2018; Premio internazionale per l'analisi geostrategica assegnato il 7 giugno 2019 dal Club dei giornalisti del Messico, A.C.
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